LUCIE MEMBA: “Je suis entrée dans le cinéma à tout hasard »

LUCIE MEMBA: “Je suis entrée dans le cinéma à tout hasard"

Actrice de cinéma et entrepreneure, Lucie MEMBA est une jeune femme d’origine Camerounaise qui au fil du temps roule sa bosse dans le monde du cinéma et de l’entrepreneuriat. Propriétaire d’un prêt-à-porter “La fée Lucie » et fondatrice de la boîte de production LMB PROD, elle se révèle véritablement au public à travers le film “LE BLANC D’EYENGA 2” de THIERRY NTAMACK dans lequel elle fait partie des acteurs principaux. Aujourd’hui, productrice du film THE CHARIOT OF THE GODS dont elle vient de terminer le tournage, et dont la sortie est prévue pour bientôt, elle compte faire de LMB PROD une machine à films. C’est avec plaisir qu’elle a accepté de répondre à nos questions.

Parlez nous de votre boîte de production LMB PROD, comment est-elle née ? pourquoi l’avoir mise sur pieds ? quels en sont les objectifs, le contenu actif jusqu’ici ?

LMB PROD est né de mon envie d’actrice, de passer à autre chose, d’expérimenter autre chose, de pouvoir produire des films, de la rareté des propositions qui scient avec mes attentes, donner la possibilité aux autres d’exceller dans ce domaine, mettre en avant la crédibilité du cinema à l’échelle mondial. L’objectif est beaucoup plus de développer et produire des talents dans le domaine du cinéma, de l’art et de la culture.

LMBPROD a produit et co-produit des films et séries. Pas encore de publicités et continue de travailler dur pour produire des films de qualités.

D’où vous viens l’envie de faire du cinéma?

En réalité, je dirai que ça n’a pas vraiment été un rêve d’enfant, je ne vais pas l’appeler ainsi. Je suis entrée dans le cinema vraiment par hasard, j’avais pas prévue le faire. c’est vrai que j’aimais tout ce qui avait attrait à l’art, la danse, le mannequinat, un peu de musique, beaucoup de sport. Quand j’etais au lycée, j’aimais participer à des activites culturelles, être sous le feu des projecteurs et c’est vraiment à tout hasard que j’ai été contacté pour un rôle principal dans un film et j’y allais pour m’amuser et c’est au detour de ce plateau là que j’ai pris goût et j’ai décidé d’en faire un métier.

Parlez nous de ce métier d’acteur de cinéma, les difficultés et les facilités auquel vous avez fait face ?

il y a beaucoup de difficultés et facilités. 

Je dirai que, c’est un métier où il y a beaucoup de candidats, dans notre contexte y a de tellement de contenu. 

Donc le public accepte ce qu’on lui propose, il y a donc une déferlante d’acteurs et d’actrices qui veulent combler ce vide et ça empêche de faire la différenciation entre l’acteur professionnel et celui qui ne l’est pas. Ça empiète sur les capacités du professionnel et ce qu’il a à prouver ou à démontrer. C’est l’une des difficultés. Il y a aussi la rareté des productions qui permettent de mettre l’acteur en avant, il y a très peu de producteurs qui scient vraiment avec les attentes d’un acteur professionnel.  Au niveau de la visibilité, de la distribution il n’y a pas de salle de cinéma, ce qui fait que beaucoup d’oeuvres qui sont créées restent dans les placards. c’est vrai qu’en ce moment, il y a le digital qui donne une autre chance à ce métier de se promouvoir davantage. Je crois que la plus grosse difficulté, c’est que nous sommes dans un environnement qui ne favorise pas. Le gouvernement n’aide pas dans ce sens, il n’y a pas  d’écoles de formation, y’en a qui veulent vraiment exceller dans ce métier mais n’ont pas de chance de se former comme il le faut. 

Les facilités, y’en a aussi. Le digital aujourd’hui offre des possibilités de produire nos films et nous donne la possibilité de les faire voir à travers le monde. Pas forcément besoin d’acheter un CD ou un DVD. Sur le plan social, on a les voyages, les découvertes, les rencontres etc.

LUCIE MEMBA: “Je suis entrée dans le cinéma à tout hasard"

Nous allons nous attarder sur le film THE CHARIOT OG THE GODS, une production de LMB PROD. Comment s’est passé le tournage ? Quelles difficultés particulières, avez-vous rencontré ? comment s’est passé le casting ?

THE CHARIOT OF THE GODS est un film sur lequel, je travaille depuis plus de deux ans déjà et c’est une production exclusive de LMB PROD je ne suis pas en co-production.  Le casting a été fait en prenant tous les details possible pour que ce soit panafricain. on a donc eu la chance d’avoir un acteur ivoirien et une célébrité camerounaise dont LOCKO qui fait ses premiers pas dans les longs metrages. On a des acteurs anglophones, francophones parce que sur le plan linguistique le film est tourné à la fois en français, en anglais, en pidgin et en mokouè qui est la langue des bakweri.

Le tournage s’est bien passé malgré toutes les difficultés que nous avons rencontré, parce qu’il faut reconnaître que c’est un film d’aventure, c’est un thriller Africain qui s’est tourné en montagne (au MT MANENGOUBA) donc sur le plan physique ce n’était pas aisé du tout, Ça demandait beaucoup d’énergie physique et morale.  Une equipe de plus de 50 personnes à monter tous les jours, tourner des scènes, redescendre.
Les difficultés, l’une des plus grosses difficultés a été la recherche des financements. le tournage a duré plus d’un mois et c’était très lourd pour la production mais j’espère que le public va adorer.

LUCIE MEMBA: “Je suis entrée dans le cinéma à tout hasard"

Nous revenons sur un film de THIERRY NTAMACK dans lequel vous avez été l’actrice principale du LE BLANC D’EYENGA 2. Pourquoi avoir accepté de jouer dans ce film ? 

(Rires)… Je ris parce que LE BLANC D’EYENGA 2 restera l’un des films qui aura marqué ma carrière et qui m’aurait révélé un peu plus au public camerounais. J’ai acccepté de jouer dans ce film premièrement parce que l’histoire me passionnait. quand j’ai lu le scénario, j’y ai pas arreté de rire. Je l’ai lu d’un trait. il faut reconnaître que c’est un film de THIERRY NTAMACK, qui est reconnu comme un comedien, metteur en scène, réalisateur de renommé, donc c’était un honneur pour moi de travailler avec lui et j’ai sauté sur l’occasion quand il m’a fait la proposition. J’avais besoin aussi de visibilité, le blanc d’eyenga 1 avait déjà fait son chemin et avait été aimé et je savais donc que le 2 était attendu, c’était ma chance de pouvoir donner la possibilité de montrer ce que je peux faire. 

L’un de mes plus grand challenge quand j’ai accepté de jouer c’est que dans le blanc d’eyenga 1, il y avait eyenga qui était déjà très aimé et donc j’avais peur d’être effacé, d’être comme une déception, d’ailleurs je me suis preparée à fond parce qu’il fallait que je donne le meilleur de moi, jai travaille à fond pour que je puisse marquer les esprits.

C’est difficile en Afrique de jouer des séquences amoureuses dans des films. De plus en plus, les acteurs brisent ce sentiment tabou. Un mot dessus ?

Oui, ça toujours été un sujet tabou dans la culture africaine. En effet, c’est d’ailleurs la raison pour laquelle c’est très difficile pour les acteurs africains de jouer cette scène avec beaucoup d’émotions, mais je pense qu’avec le temps, c’est entrain de s’estomper.

Les acteurs, ce sont rendus compte qu’ils ont besoin de crédibilité parce que pour qu’une scène amoureuse donne des émotions et des frissons, il faut bien que les acteurs soient vrais et crédibles dans leur jeu. Et puis, le cinéma africain est déjà ouvert sur le monde, il n’est pas cantonné sur les tabous qui empêchent d’évoluer. C’est vrai qu’il y a toujours des acteurs qui ont des principes et des valeurs et qui veulent pas embrasser, pour pas aller au delà de leurs principes et ça c’est à respecter mais je pense que de plus en plus on a envie de voir des africains témoigner de l’amour, surtout quand c’est bien fait.

Justement, à l’idée de savoir que vous devez faire ce genre de scène sensuelle dans vos films, comment vous sentez-vous ? 

En tant qu’actrice professionnelle et internationale, je dirai simplement que j’ai des principes, j’ai des valeurs, des limites près car pour moi des scènes sensuelles, si c’est pas choquant, ne va pas au delà de mes principes, de la nudité ou du vulgaire, ça me derange pas, je les perçois comme de l’art comme je l’ai dis plus haut, parce qu’une fois que l’art est exposé de la manière la plus artistique possible, il est beau… 

Donc ce n’est pas choquant s’il y a une bonne raison de le faire avec un acteur qui le perçoit de la même manière. Étant donné que s’il y a un acteur qui donne mieux que l’autre ça casse le jeu…

Quel est votre avis sur le cinéma Africain en général et camerounais en particulier ?

Mon avis c’est qu’il ya une très bonne mouvance, le pessimisme africain s’estompe et le cinéma africain prend de la place. On le remarque justement dans les festivals à travers le monde, au canada etc. Il y a tellement de festivals qui donnent la place au cinéma Africain et quand je dis cinema Africain, c’est vraiment avec la touche Africaine. 

Rien que le fait que dans tous ces festivals, on nous offre une plateforme qui n’existait pas auparavant, c’est la preuve que le cinéma africain est de plus en plus apprécié. 

En ce qui concerne le cinéma camerounais, beaucoup se disait, les films camerounais je n’aime pas. Est-ce que ça existe d’abord ? 

Et de plus en plus on se rend compte qu’il y a des films de bonne qualité qui sont produits au cameroun. Ça rassure non seulement le camerounais et expose aussi le cameroun sur la plateforme internationale.

LUCIE MEMBA: “Je suis entrée dans le cinéma à tout hasard"

Votre quotidien en général ressemble à quoi ? surtout en ce moment de confinement?

En ce moment de confinement, je fais comme tout le monde. Je respecte les consignes qui me demande de rester à la maison et d’éviter les attroupements. Je dirai que j’ai eu beaucoup de chance de boucler mon tournage avant le confinement donc le confinement donne l’arrêt total des tournages de films mais la post production à la chance de pouvoir continuer a évoluer donc c’est ce que je fais en ce moment, je suis en pleine post production de mon film, je suis à distance l’évolution et dès que ce sera possible je pourrai renforcer le travail en terme de proximité. Je continue de bosser, j’en profite aussi pour passer du temps avec ma famille, parce qu’avec les tournages je suis tout le temps en déplacement donc c’est l’occasion aussi de me rapprocher des miens et de passer du temps avec ceux que j’aime et d’en profiter au maximum parce qu’après ça va recommencer et ce sera très intense parce qu’il va falloir travailler sur la promo et la sortie du film.

A part le cinéma qu’est-ce qui vous occupe le plus ?

A part le cinéma, il y a ma famille, je suis maman et une épouse, je suis entrepreneur aussi, donc il y a le travail sur ma marque la fée lucie, ma vie tourne un peu autour du cinéma, famille et la fée LUCIE.

Le cinema nourrit-il son HOMME?

Oui!! sinon c’est un métier qui serait déjà stoppé depuis longtemps. Même ici au cameroun on arrive deja de plus en plus à vivre de ce métier. Tous ces avantages qui existent autour nous permettent toujours de vivre de notre métier et c’est même apres la fermeture des salles que le cinéma camerounais a encore pris de l’expansion il faut le reconnaître.

Comment Lucie Memba se définit en tant que mère et amie ?

Je me definis en tant qu’une jeune maman moderne qui boss, qui aime et s’occupe de sa famille, qui pense à elle, fait des choses pour elles et rien que pour elle, qui pense à faire un métier qu’elle aime et revient à chaque fois jeter un coup d’oeil sur les enfants. Pour moi mes enfants représentent tout, ce sont eux qui me donnent la force de me lever tous les jours de sortir, d’alller travailler et même de faire des films. chacun à sa place. c’est pas évident, parfois l’un empêtre sur l’autre mais j’essaie de donner la place à chacun. ma famille c’est ma force, mon socle. 

En tant qu’amie, je suis une amie fidèle, tout le monde le sait. j’ai des amies de très très longues dates, j’ai de nouvelles amies, je suis très fidèle en amitié, très loyale, je suis pas hypcrite et je sais aussi dire stop quand je me rend compte que j’ai une amie qui me tire vers le bas. Quand je sais que j’ai une mauvaise compagnie je n’hésite pas à m’en débarrasser. Je suis toujours là pour soutenir mes amis et je rends grâce à Dieu parce que j’en ai de très bonnes.

Comment vos enfants appréhendent le fait que vous soyez actrice de cinéma ? Particulièrement votre fils qu’on retrouve dans un film avec vous. 

Mes enfants et moi on en rit tout le temps quand on regarde mes films on en rit. Parfois ils pleurent parce qu’ils sont très emotifs, je leur demande parfois pourquoi est-ce que vous pleurez, ils me demandent souvent, pourquoi on t’a giflé comme ça, ils sont très touchés et ça me touche aussi. 

Je pense que le metier que je fais leur plais. Parfois, ils me disent: « maman on aimerait aussi être actrice comme toi ». Et je leur dis y a pas de soucis et je serai toujours là pour vous soutenir dans les voies que vous aurez choisi. Quand je vais tourner des films c’est très difficile parce que je les laisse, mais ils savent que maman va faire un film, maman va travailler, ils aiment le résultat, ils voient que ça m’épanoui donc ils sont heureux pour moi et je suis fière d’être comme un modèle pour eux dans ce sens. 

Mon fils, par exemple a jouer dans la patrie d’abord et aujourdhui quand on regarde encore il en rit et c’était un plaisir pour moi de le coacher. C’est vrai qu’il était sous la direction de THIERRY NTAMACK mais moi à la maison je relayais, je travaillais avec et ça nous a crée une bonne complicité. Aujourd’hui, quand je lui demande ce qu’il va faire plutard il hésite, il sait plus s’il va faire du cinema ou du football mais je crois que la fibre artistique est déjà en lui et il pourra pas s’en défaire.

Un mot sur cette periode de crise sanitaire que le monde entier traverse ?

Malheureusement, nous traversons une période sanitaire vraiment désastreuse, nous avons un ennemi commun dans le monde entier qu’il faut combattre et chacun à sa modeste personne doit faire quelque chose pour se protéger, pour protéger les autres et je pense qu’il faut tout d’abord respecter les règles d’hygiène recommandées et c’est ce que j’essaie de faire même si c’est difficile il faut respecter cela. Je pense que cette crise sanitaire est là aussi pour nous donner une bonne leçon d’humilité et c’est aussi une solution pour nous rapprocher des nôtres. C’est comme ça que je perçois la chose et vraiment j’espère vivement qu’on trouvera une soluttion pour qu’on puisse recommencer à vivre, parce qu’en ce moment on survit, nous sommes face à la vie, à nos prores responsabilités.

Votre plus grand rêve, votre plus grande douleur, votre plus grande fierté ? 

Mon plus grand rêve est que mes enfants réussissent et soient heureux dans la vie. Ma plus grande douleur restera la mort de mes parents. Ma plus grande fierté, mes enfants.

Plutôt calme et réservée,  pourquoi?

Je suis calme et réservée parce que c’est moi, je suis comme ça.  Je ne force rien, y a un proverbe qui dit « rester soi même dans un monde qui essaie tout le temps de vous changer c’est le plus grand accomplissment ». 

Je ne veux pas essayer d’être quelqu’un d’autre, faire comme les autres. Je reste moi-même et je fais les choses comme je les sens simplement. 

LUCIE MEMBA: “Je suis entrée dans le cinéma à tout hasard"

Une de vos influences dans le monde du cinéma?

Dans le monde du cinéma au cameroun une de mes influences c’est josephine DAGNOU. je le dirai toujours et toujours, elle n’est plus très active mais elle restera à jamais mon influence. 

Aujourd’hui, on m’idenife parfois à elle, c’est tout un honneur. c’est elle qui m’a donné vraiment envie de faire ce metier.

Qu’est-ce qui peut vous mettre en colère ? Qu’est-ce qui peut vous faire plaisir?

Ce qui peut me mettre en colère, c’est le mensonge, l’ingratitude, l’hypocrisie. 

Ce qui peut me faire plaisir la sincérité, l’amour et beaucoup d’argent.

Un mot pour vos fans ?

D’abord, je voudrais dire merci énormément parce que c’est grâce à vous que j’ai envie de travailler énormément pour vous séduire. Merci pour tout le soutien que vous m’avez apporté depuis le début de ma carrière et que vous ne cessez de m’apporter aujourdhui. 

Merci pour votre présence dans ma vie.

Bientôt la sortie de mon prochain, j’espère vivement que vous allez aimer et qu’ensemble nous allons festoyer à la sortie de ce film. 

Je vous aime très fort et je vous garde très chaud dans mon coeur.

Article invité de LLM MAG

LUCIE MEMBA: “Je suis entrée dans le cinéma à tout hasard"
My Dream Magazine
My Dream Magazine est un magazine prestigieux qui tend à montrer une autre image de l'Afrique et du monde.